Lever à 4h00! Les filles ont mis leur réveil et se lèvent sans sourciller. Elles sont fières d'être autonomes! Nous préparons le petit déjeuner pour le bateau: Nesquik, lait, pain et céréales pour la traversée. Des valeurs sûres pour que tout se passe bien! Les démarches portuaires et douanières sont longues et fastidieuses. On fait la queue jusqu'au départ vers 5h30. Tout le monde est ronchon. Une fois dans le bateau on se trouve 4 places, on fait une orgie de petit déjeuner, on s'entortille sur nos sièges et on s'endort jusqu'à l'arrivée à Buenos Aires! On ne sait même pas combien de temps!

En sortant du port, on se dirige directement chez un vendeur de pièces Land Rover. Le GPS nous aide à nous repérer dans cette mégapole gigantesque. On commande les pièces nécessaires: roulements et filtres divers. En attendant qu'elles arrivent du dépôt, nous faisons les courses de fruits, légumes, viandes. On retire de l'argent. Bref, tout est bouclé vers 11h30 du matin. Waouh!!! D'habitude, c'est à peu près l'heure à laquelle on démarre la journée! C'est pas mal de se lever tôt!

On prend la direction du sud. L'objectif est de rouler pendant environ 1500 km pour rejoindre la péninsule de Valdès et nos amis Emilie et Bertrand le plus rapidement possible. On passe donc nos journées à rouler. On est invité une nuit chez Daniel et Veronica par hasard et on s'arrête une autre nuit dans une station service. La route est monotone. On nous avait prévenu!

En arrivant à Puerto Madryn, la grosse ville la plus proche de la péninsule de Valdès, nous ne savons pas où ils se cachent. On retrouve par hasard Eric et Stéphanie qui reviennent de Valdes et nous donnent des nouvelles des copains. Malheureusement, eux même ne peuvent pas rester avec nous car ils comptent continuer la route vers le sud. Nous retirons de l'argent et faisons le plein de courses à.....Carrefour! On est bien dans une ville touristique!

Il doit être 21h quand nous partons pour la péninsule et on n'a pas mangé... On roule de nuit et on finit pas trouver le bivouac: la plage de Pardelas, accessible par une piste sableuse. Emilie et Bertrand sont bien là et ça fait un bien fou de les revoir! Ils sont accompagnés de la famille Baudchon: Christian, Valérie, et leurs trois enfants: Hugo 11 ans, Lena 8 ans, et Chloé 4 ans. Les baleines sont à nos pieds: elles soufflent ou tapent avec leur queue. Nous ne pouvons pourtant pas les voir car il fait nuit noire.

Le lendemain, c'est un petit coin de paradis qui s'offre à nos yeux. Nous sommes dans une baie. A nos pieds il y a une plage de galets, la côte déchiquetée d'un côté et des falaises de l'autre. Et puis surtout, après le petit déjeuner, une baleine est juste à nos pieds avec son petit! Elle longe la baie et nous la suivons jusqu'à la pointe. C'est un spectacle magnifique. Il fait beau, chaud et nous nous laissons tenter par la baignade. Yan et moi enfilons les combis, les filles aussi mais elles ne nous suivront pas dans l'eau. Nous mettons un bon moment avant de plonger car elle est très froide! Nous n'osons pas nous approcher d'elles car nous avons peur et elles ne sont vraiment pas loin de nous: 20 mètres environ! Le pire, c'est quand elles plongent car nous ne les voyons plus et on a une trouille bleue qu'elles soient juste en dessous de nous! Finalement, elles ont l'air un peu gênées par notre présence car elles s'en vont. C'était vraiment fantastique et nous n'avons qu'une envie c'est de recommencer pour les approcher davantage!

Pendant deux semaines quasiment, nous restons dans cette baie à scotcher sur les baleines. Chaque jour elles viennent et chaque jour est un spectacle différent. Nous les voyons sauter; tourner; sur le dos, les nageoires en l'air et leurs petits jouant sur et sous elles. Nous les entendons souffler. C'est d'ailleurs ce qui donne l'alerte pour scruter l'horizon. De nuit ou de jour, c'est un ballet inoubliable et ininterrompu. Chaque matin, nous soulevons le haillon de la voiture et nous observons la mer pour essayer d'apercevoir une baleine. C'est un vrai bonheur de les découvrir parfois au réveil alors que l'on est encore au lit, dans nos duvets...

Nous allons également voir les éléphants de mer, les lions de mer et les pingouins de Magellan. C'est génial de les observer pour de vrai en colonie au bord de l'eau.

Contrairement à ce que l'on croyait, il n'y a pas trop de touristes. La péninsule en elle-même ne présente pas beaucoup d'intérêt. Les paysages sont monotones. Il n'y a pas d'arbres. Uniquement des petits arbustes. Pas contre, on croise plein d'animaux. Des guanacos, des lapins, des zorros, des oiseaux divers et bien sûr, ce qui fait la première richesse de ce parc national: une faune marine exceptionnelle.

Nous retrouvons pas hasard Maurice et Sylvie avec qui nous avions voyagé en bateau. Ils nous rejoignent sur la baie et nous passons nos soirées à préparer des asados et à discuter autour du feu. Parfois, les baleines nous accompagnent. Nous sommes maintenant à 4 familles avec 7 enfants!!! Il fait un temps magnifique et les enfants passent leurs journées à jouer ensemble. Leïa a trouvé Lena et Lise passe son temps avec Hugo. Ils chassent les crabes dans les rochers et se font des aquariums.

Nous prenons un zodiac tous ensemble pour aller voir les baleines. C'est l'anniversaire d'Hugo. Il fait un temps magnifique. Les conditions sont idéales et nous rencontrons une baleine et son petit très rapidement. Elles sont calmes et jouent en passant sous le bateau. Nous voyons la queue sortir lentement plusieurs fois et c'est un spectacle magnifique. Nous sommes tous très émus. Nous partons également observer des lions de mer. Nous passons environ 1h30 sur le bateau et l'on nous explique que la baleine franche australe vient dans cette péninsule pour se reproduire et pour mettre bas. Le baleineau consomme 200 litres de lait par jour et la mère ne se nourrit pas pendant tout son séjour d'environ 4 mois. En effet, dans ses eaux chaudes, il n'y a pas de Krill et il faut que le baleineau grandisse pour migrer vers l'océan antarctique avec sa mère. Les baleines franches sont des animaux pacifiques. Elles ont parfaitement conscience des limites de leur corps. Cela leur permet de sortir la tête à 10 cm du bateau ou de passer juste dessous sans le toucher. Un plongeur nous racontait qu'il pouvait se trouver entre deux baleines à 40 cm de distance sans qu'elles ne le touchent! Elles se déplacent très lentement. Pour toutes ces raisons, elle fut une proie très facile pour les pêcheurs... Aujourd'hui, apparemment, la population augmente chaque année de 10%.

Yann et Valérie arrivent sur la baie avec leurs 3 filles de 13, 12 et 10 ans mais nous n'avons pas le temps de faire connaissance car le lendemain, au bout de 5 jours de rêve nous essuyons une journée de pluie et de vent abominables qui nous poussent à prendre la tangente. Nous retournons vers Puerto Madryn où dès le lendemain, nous retrouvons le soleil. Nous visitons l'écomusée. C'est un lieu extrêmement intéressant et à ne pas louper pour ceux qui comptent venir dans le coin. Nous nous baladons en ville entre filles pendant que les mecs s'occupent du Land de Bertrand en panne... Finalement, nous nous séparons car le voyage continue pour tout le monde.

De notre côté, nous avons vraiment envie de retrouver notre plage de Pardelas et ses baleines. Nous rêvons de nous réveiller en les observant de notre lit. De plus, le temps est superbe et nous serions très bien sur la plage avec les filles... Nous décidons donc d'y retourner même si nous devons repayer l'entrée... Nous avons fait le plein de nourriture et d'eau et nous sommes tous excités à l'idée de retourner sur notre petit coin de paradis. Nous retrouvons avec joie Maurice et Sylvie; Yann et Valérie sont encore là également et les baleines ne sont pas parties non plus... Les filles apprennent à faire des bracelets brésiliens avec les copines; elles jouent au restaurant avec les galets. Nous grillons des chamallows au feu de bois. Bref, la vie est belle et nous sommes bien heureux d'être là!

Nous profitons un maximum de Maurice et Sylvie avec qui nous faisons des balades sur la plage. Nous découvrons deux squelettes de baleines échouées. Nous aurions bien aimé récupérer un os mais malheureusement les plus petits ont déjà été retirés... Il ne reste que des vertèbres qui pourraient faire de beaux tabourets mais la plus petite doit bien faire ses 35 kg. On y renonce car on songe aussi aux éventuels problèmes de douanes... Quand le temps se gâte un peu, on travaille avec les filles... Nous visitons également les salines de la péninsule mais nous avons plutôt en tête le Salar d'Uyuni qui nous attend bientôt... Yann et Valérie nous ont d'ailleurs gentiment prêté leurs guides et cartes de Bolivie et du Pérou... Comme ils habitent à Clohars Carnoet, juste à côté des parents de Yan en Bretagne, nous leur rapporterons... Nous rencontrons un autre couple de bretons très sympas, venus avec leurs deux enfants pour trois mois. Ils veulent enregistrer des sons de baleines pour leur spectacle de cirque. Malheureusement pour nous -et pour eux- ils ne sont pas en véhicule aménagé et ne peuvent donc pas rester sur la baie avec nous.

Bref, la péninsule est le rendez vous de beaucoup de routards et nous sommes bien contents de partager nos découvertes avec d'autres. La baie de Pardelas est un lieu de camping libre assez connu. En semaine, nous n'avons jamais été à plus de 5, 6 véhicules. Le week-end par contre, il peut y avoir davantage de monde... Il faut savoir qu'il n'y a pas d'eau potable et que sur la péninsule, il n'est pas très facile de s'approvisionner en nourriture même s'il y a quand même quelques boutiques pour dépanner au village de Puerto Piramides.

Le vent devenant vraiment coriace, nous décidons de repartir mais le coeur n'y est pas... Nous laissons Maurice et Sylvie qui restent encore un jour ou deux. Comme avec tous les autres voyageurs, nous décidons de nous tenir au courant des avancées du voyage afin de se retrouver à un moment ou un autre...

Nous sommes restés quasiment deux semaines à Valdès. Nous en garderons un souvenir impérissable et le spectacle des baleines à nos pieds restera dans la mémoire de chacun pendant bien longtemps...

 

 

L'article de Lise

L'article de Leïa

Toutes les photos

Novembre 2009 : Péninsule de Valdès, Pardelas

 
   


Une baleine !

 

Départ sur le zodiac
 

La queue ! la queue !....
 

La tête ! la tête ! ....


Elle est toujours là !

 


C'est quoi ?
 

Au lever, vue sur l'océan
 

Les enfants et les lions de mer
 

Des grosses sardines pas encore en boite !
 

Une balançoire locale
 

Les pâtes de Pardelas
 

Los pinguinos
 

La familia
 

Bain vivifiant avec les bêbêtes ...
 
   
   
   

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